Depuis plusieurs années, les droits des personnes LGBTQIA+ sont menacés par une montée des discours de l’extrême droite et des politiques répressives dans de nombreux pays. Alors que certaines nations progressent vers plus d’égalité, d’autres mettent en place des lois qui restreignent les libertés et renforcent la stigmatisation des minorités sexuelles et de genre.
La situation des droits LGBTQIA+ en Turquie constitue aujourd’hui un terrain d’analyse essentiel pour comprendre comment un État peut réprimer une minorité sans nécessairement modifier la loi pénale, en mobilisant des instruments administratifs, policiers, médiatiques et symboliques. Contrairement à de nombreux pays de la région, la Turquie n’a jamais criminalisé l’homosexualité depuis l’adoption du Code pénal ottoman de 1858 – une disposition maintenue après la fondation de la République en 1923. Ce fait, souvent présenté comme une preuve de « tolérance », masque cependant une réalité bien plus sombre : l’absence de criminalisation formelle n’empêche nullement la persécution, et depuis une décennie, la Turquie évolue vers une criminalisation indirecte, puis possiblement directe, des identités LGBTQIA+.

