Analyse 2025 – Céline Mélignon
Le service social de Tels Quels accueille tout type de demande. D’une simple écoute à des conseils administratifs pointus, notre équipe ne sait jamais vraiment ce qui l’attend en ouvrant la porte, les matins de permanence. Mais certaines rencontres marquent plus que d’autres. C’est le cas de celle de Maël, qui vient nous parler des violences qu’il a subies de la part de son ex-partenaire. Il ne vient pas pour obtenir de l’aide, pour un accompagnement, ni même pour être écouté. Il vient nous voir pour qu’on « fasse quelque chose » sur les violences entre partenaires intimes LGBTQIA+. Lui s’en est sorti, mais à quel prix ? Aucune campagne de prévention ciblée dans laquelle un homme gay aurait pu se reconnaître, des services d’aides surpris, démunis et peu adaptés pour l’accompagnement d’une personne non hétéro, et de l’homophobie aussi. Surtout. Il s’en est sorti, mais combien sont encore coincés dans une relation toxique, violente, sans avoir la force de surmonter tous ces obstacles ? Il nous demande de « faire quelque chose » pour sortir du silence, prouver que les violences existent aussi au sein des relations queer, permettre aux victimes d’être accompagnées, faire de la prévention, former les professionnel·les, les allié·es… Le programme est vaste, avons-nous les épaules ?
Regards croisés sur les VPI LGBTQIA+ en Wallonie-Bruxelles et au Québec

