Recherche exploratoire 2024 – Lena Terrando
Bien que répandues, les violences entre partenaires vécues par les personnes LGBTQIA+ sont peu étudiées et visibilisées. En Belgique francophone, il n’existe pas de lieu d’adresse identifié vers lequel les personnes confrontées à ce phénomène peuvent se tourner. La présente recherche vise d’une part à caractériser cette réalité et d’autre part à investiguer la question des ressources que les cibles de violences mobilisent. L’étude a été menée à travers la conduite et l’analyse d’entretiens avec huit personnes mis en dialogue avec des écrits scientifiques. Cette recherche met en lumière la forte prévalence de violences économiques, comme moyen de créer une dépendance, en plus des violences psychologiques, systématiquement présentes, des violences sexuelles et physiques, ces dernières se produisant moins fréquemment, et de violences administratives. Les facteurs de risque et les effets des violences sont investigués. Les violences sont comprises à travers les concepts de continuum des violences, de normalisation et d’appropriation. L’auteur·ice de violences peut chercher à diminuer l’autonomie de son·sa partenaire et peut utiliser des ressorts tels que le renversement de la responsabilité et la manipulation. La recherche permet l’élaboration d’une définition des violences entre partenaires compréhensive des réalités des personnes LGBTQIA+. Comme dans d’autres études, il ressort de celle-ci que les personnes ont majoritairement recours à des aides informelles plutôt que formelles. Des freins individuels, interpersonnels et structurels empêchent les personnes d’accéder à des ressources. Des pistes pour de futures recherches ainsi que des recommandations pratiques pour l’amélioration de l’accueil et de la prise en charge sont proposées.